10 juillet 2012
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18:40
Chers lecteurs,
Je vous emmène aujourd’hui dans un village d’irréductibles ardennais…d’irréductibles passionnés…j’ai rarement ressenti autant de ferveur autour d’une église. Je ne veux bien entendu froisser personne, car des amoureux de leur patrimoine, j’en ai rencontrés à Mouzon, Seuil, Novy-Chevrières, Asfeld, Thin-le-Mouthier….mais à Gué d’Hossus, c’est encore différent. La magnifique église Saint-Luc est toujours décorée : des fleurs, des statues mises en valeur, les jeux de lumière…il y a six messes par an et à chaque fois, l’église est trop petite pour accueillir tous les fidèles! Lors de la dernière fête patronale, la commune a recensé plus de 3000 personnes !


L’église Saint-Luc, du nom du troisième évangéliste symbolisé par le taureau, en pierre blanche fut construite en 1824. Le 26 août 1914, les allemands « violant » la neutralité de la Belgique incendièrent l’église et le village ! De l’ancienne église, n’ont été récupérées que les charnières du portail ! Un nouvel édifice est érigé en 1929, expression de l’Art Nouveau. De l’extérieur, l’église est massive mais élégante. Son style architectural diffère des autres édifices religieux ardennais : nombreux sont les lucarnes et clochetons qui ornent les murs et le clocher à la manière des églises des régions montagneuses comme les Alpes. On m’a dit, mais personne n’a pu le confirmer, qu’après la première guerre, des savoyards seraient venus participer aux travaux de reconstruction du village et de l’église….Une rue porte d‘ailleurs le nom de Passy Mont-Blanc…

A l’intérieur, beaucoup de clarté. On ne se sent pas oppressé. Immédiatement on remarque la magnifique charpente en coque de bateau renversée avec même des clés de voûtes pendantes, elles-aussi en bois. Les murs des collatéraux et du chœur sont d’un blanc immaculé. L’allée centrale nous amène à l’autel très simple orné de nombreux chandeliers et surmonté d’un Christ en Croix.
Quand on allume les lumières du chœur, deux autres croix, apparaissent, figurant avec un étonnant jeu d’ombres, les deux autres victimes de la barbarie romaine.

De chaque côté du chœur, deux autels dédiés à Saint-Luc et à La Vierge. De nombreuses autres statues ornent les murs : Enfant Jésus, Notre-Dame de Fatima, Notre-Dame de Lourdes…



Une tradition, créée en 1306 existe toujours : à cette époque, le seigneur octroyait à l’un des couples de mariés du jour une bourse de 100 écus ! On ne sait pas sur quels critères étaient choisis les heureux gagnants, mais il est aisé d’imaginer les jalousies que cela entraînait ! De nos jours, le dimanche qui suit la Saint-Luc, un couple de jeunes est porté dans toute la commune pour continuer de faire vivre cette tradition ancestrale au son de la fanfare et des « hourras » des habitants…
En baguenaudant dans le village, vous tomberez sur trois autels:





En poussant plus loin dans la forêt, vous tomberez aussi sur un lieu chargé d'Histoire; c'est au niveau d'une source qui jaillit des profondeurs que les résistants de Gué d'Hossus venaient se retrouver pour décider des opérations. A côté, un petit oratoire dédié à Sainte-Anne, mère de la Vierge. Anne a dû leur porter chance, car lors de la terrible nuit du 13 juin 44, où 105 résistants de Revin furent assassinés, ceux de Gué d'Hossus échappèrent à la barbaries nazie...


Cet endroit a été restauré voici deux ans par des bénévoles et passionnés...
Une petite anecdote? suivez le lien.....Anecdotes historiques et légendes...
Françoise DEVEAUX 09/08/2012 11:15
Raphael Huertas 09/08/2012 14:17