De retour à Fumay, pour aller photographier deux chapelles consacrées à Saint-Roch, l'une à Vireux-Wallerant l'autre à Hargnie, je décidai de faire une pause et d'observer le paysage chargé d'histoire de la ville de Fumay; un puits d'ardoisier abandonné, juché sur une montagne d'ardoises, seul témoin de l'activité qui régnait ici.
Pour ceux qui s'intéressent à la biologie, on peut voir que les bouleaux ont recolonisé les pentes d'ardoises, profitant d'une fine couche de terre créée par les mousses, lichens et herbes...On peut noter aussi la couleur du ciel qui donne à ce paysage un aspect encore plus triste...
Retournant à ma voiture, j'aperçois un drôle de petit chemin en escalier, dont les marches ont été construites à partir de morceaux d'ardoises, posés les uns sur les autres, que la mousse rend glissants.
Je débouche sur un petit sentier qui en été doit être magnifiquement ombragé...
Et au bout du chemin, je l'aperçois...
C'est drôle, j'ai l'impression d'être dans la peau d'Hansel et Gretel, découvrant la chaumière...
Cette chapelle a quelque chose de féérique par son architecture tout droit sortie d'un conte...
...dont voici l'histoire...
" Au IXème siècle, un missionnaire construit une chapelle qu'il dédie à Notre-Dame De Vert Mont. aujourd'hui appelée Notre-Dame De Divers Monts. C'est sur ce site que l'on situe l'origine de la ville de Fumay.
Au XVème siècle, quand l'église paroissiale est construite au village, la statue de Notre-Dame y est amenée en procession tous les ans de la pentecôte au 15 août. Or une année, on oublie de la ramener dans sa petite chapelle.
La brave statue décide donc d'y aller par ses propres moyens. Il pleut, le chemin est boueux. Elle arrive devant sa niche toute souillée de fange et pour regagner son sanctuaire, elle se lave dans le ruisseau qui coule au pied du chemin.
Depuis cette époque, les eaux du ruisseau ont la propriété dit-on, de soigner diverses maladies dont les maux d'yeux...
C'était encore au siècle dernier, un pélerinage assez fréquenté."
D'après Albert Meyrac.
Au XIXème siècle, la confrérie des ardoisiers se place sous la protection de Notre-Dame de Divers Monts. Ce sont eux qui assuraient la procession. Cette confrérie fût dissoute à la révolution.
De chaque côté de la porte, deux plaques où figurent les noms des bienfaiteurs.
Voici une vue au travers de la petite ouverture grillagée, (désolé pour la piètre qualité).

En face de la chapelle, une pancarte annonce "le sentier de la Grotte" ou après une bonne 1/2 heure de marche on arrive à deux points de vue...
Bonne balade...
Av_vincent 14/04/2010 10:05