Remontant aux origines mêmes du christianisme en Gaule, l'édifice fut conçu pour abriter la dépouille de Saint Denis, martyrisé au milieu du IIIème siècle, lors de sa tentative d'évangélisation de Parisii avec deux compagnons, le prêtre Eleuthère et le diacre Rustique.
Ce site devint ensuite, jusqu'à la révolution, un des principaux centre monastique du royaume.
Saint-Denis, patron des rois de France et donc de la nation tout entière, fut choisi pour veiller sur le repos éternel des souverains...
arc-boutant
La façade et le chevet (extrémité du choeur) appartiennent au XIIème siècle. Le transept et la nef, tous deux élevés au XIIIème marquent l'aboutissement des recherches achitecturales gothiques par la suppression des parois au profit d'immenses surfaces vitrées. ( D'après les notes de Philippe Plagnieux)
Voici le portail central montrant le jugement dernier avec au tympan le Christ juge, les apôtres et les anges portant les instruments de la Passion. Les voussures du portail sont ornées des vieillards de l'Apocalypse.
Le portail sud montre la dernière communion en prison de Denis et de ses deux compagnons, la veille de leur martyr.
En bas de la photo, on peut apercevoir dans des médaillons les travaux des mois.
En avant pour la visite...
Commençons par la crypte où auraient été ensevelis Denis décapité et ses compagnons.
Cette crypte est placée sous la croisée du transept. Aux origines, un déambulatoire permettait aux pélerins de circuler autour.
Au fil des siècles, il a fallu trouver de la place pour les nouveaux défunts, la nef et le choeur commençant à être saturés, la crypte se trouva réaménagée, notamment pour les Bourbons.
Henri IV et ses enfants Gaston et Philippe d'Orléans, sa femme Marie de Médicis, Louis XIII, XIV......
Dans le choeur, je fus subjugué par le nombre important de gisants. Au fur et à mesure des siècles, les mentalités ont changé: au départ, seuls les rois de France ont pu y être enterrés, puis les reines ont fait leur apparition, ainsi que les enfants qui n'avaient pas régné. Certains, comme Du Guesclin ou d'autres connétables ont eu droit à leurs places d'honneur pour services rendus.
Le célèbre Bertrand Du Guesclin, seul gisant en habits de guerre avec Robert d'Artois (les amateurs des rois maudits reconnaîtront)
On peut apercevoir aussi de nombreuses urnes funéraires où étéient placés les viscères, coeur ,des défunts. Car le corps du roi dès sa mort subissait de nombreuses opérations: éventré, éviscéré, parfois bouilli pour en détacher la chair des os....
Isabeau de Bavière, épouse de Charles VI, avait ordonné que son corps fût inhumé dans son intégrité sans qu'aucune incision n'y soit pratiquée...
Un monument funéraire m'a impressionné plus que les autres: celui d'Henry II et de Catherine de Médicis:
A l'intérieur, les corps paraissent endormis dans la mort avec les marques de souffrance et de convulsions...mais au sommet, on les admire agenouillés, en habits de sacre, évoquant la vie glorieuse dans l'éternité. Le roi porte la main à son coeur, rappelant sa foi en la religion catholique, en cette période de querelle religieuse....
Place à un petit trombinoscope....
François Ier et Claude de France.
Charles Martel (au fond) et Clovis II
Philippe IV le Bel
Pépin le Bref et Berthe au grand pied (1er plan)
Louis XVI et Marie-Antoinette
Clovis
Henri II et Catherine de Médicis.
Il y a tant à dire...j'espère que cela vous a donné envie d'y aller.
En attendant, voici une visite virtuelle...
http://www.youtube.com/watch?v=EM9yZ7BPVyY&feature=plcp